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Je suis un peu vieux jeu en fait. Plus jeune, j’essaie de ne pas dire à mon époque, parce que justement je pense qu’à mon époque ça avait déjà pas mal changé. Bref, j’allais dans des ‘’boums’’. Cette affreuse tentative parentale de garder le contrôle d’enfants qui leur échappent peu à peu. On essayait d’y danser le rock sur des chansons qui n’en étaient pas et, forcément, ça n’était pas une réussite. Alors on finissait par juste essayer de danser. Et ça tournait en concours de mouvements rythmés et à peu près ordonnés, face à un ou une partenaire plus ou moins intéressé. Oui, parce qu’il fallait inviter les partenaires et les jeunes garçons que nous étions n’avaient pas toujours l’assurance de trouver le courage d’inviter la bonne personne. Heureusement, il y avait les slows.
Un slow, c’est plus qu’une danse, c’est un tourbillon. Pouvoir prendre dans ses mains la personne qui nous va. Vérifier qu’on a les pieds à la distance suffisante pour ne pas retrouver nos orteils flirtant maladroitement avec ceux d’en face. S’approcher, trouver la bonne place. Tout en relâchement. Se regarder dans les yeux intensément et se faire des promesses muettes puis se coller, à nouveau l’un contre l’autre. Attendre que la chanson prenne son envol puis retombe. Doucement se pencher et lui murmurer ‘’Nothing Else Matters’’.
Quand on parle de slows, on ne peut échapper à ‘’Hotel California’’. La légende de la chanson imparable. Il parait qu’il suffit de la jouer, de prendre une fille dans ses bras et elle ne pouvait que fondre. Je ne dois pas savoir m’y prendre correctement.
Te souviens-tu Fab’ de notre chanson ? On ne pouvait pas se voir sans être obligés de la passer. Et alors on s’attrapait comme si le monde autour chavirait. Et on dansait. Et on chantait à pleins poumons ces douces paroles. On y mettait tout notre cœur parce qu’on y croyait encore. Ça devait être beau. Elle ne fera pas de retour en grâce magistral. Elle restera oubliée de la plupart d’entre nous, entourée par toutes ces autres chansons qui auraient pu poser leur empreinte sur ce monde. Alors voilà, pour toi et moi, à notre mémoire et notre santé future : ‘’Iris’’.